Pierrette Fleutiaux à propos de "l'Invention du désir"

Rien n’est plus difficile que de rendre en mots ce qui du corps excède les mots. Ce qui est uniquement du corps, et du corps porté à une incandescence exceptionnelle. Il y a du langage organisé pour quasiment toutes les activités humaines, mais ce même langage est très démuni pour le bouleversement intérieur total d’un corps en ébullition amoureuse. La première phrase ici est capitale : « ce sont elles qui ont décidé, nos mains. »

Il me semble que Carole Zalberg arrive à se tenir au plus près de ces mains, à donner langage à ces mains.
Les métaphores : on a besoin de toute la matière qui fait le monde pour traduire ces moments, où les corps semblent en effet rejoindre l’au-delà des individus, rejoindre la matière du monde. Cela pourrait facilement devenir grandiloquent, ou gratuit,  mais justement Carole Zalberg parce qu’elle reste au plus près d’une vérité intérieure, parce qu’elle obéit à une rigueur esthétique qui, à mon sens, est aussi une rigueur morale, échappe à ce travers.

Aucune complaisance pornographique, aucune fanfreluche érotique, juste cela : ce mystère qui secoue deux corps.
Ce délire du corps ne flotte pas non plus dans un no man’s land éthéré. D’une façon non intrusive mais parfaitement claire, Carole Zalberg nous fait comprendre la situation concrète des deux amants, mariés chacun de leur côté, tenant à leur vie telle qu’elle s’est construite en dehors de l’autre. Cela est dit avec discrétion, respect et délicatesse : on est à cent lieues du drame bourgeois.

Le conditionnel, qui vient parfois moduler le récit, fait aussi sa place au fantasme, à l’emballement mental, à la solitude où s’élaborent et vibrent les formes à la fois précises et fuyantes du désir. D’où, je suppose, le titre.
Quant à l’écriture, l’invention du désir est ici – magistralement – l’invention des mots du désir.

Pierrette Fleutiaux (dernier ouvrage paru : Bonjour Anne, Actes Sud)

Martin Page à propos de "l'invention du désir"

C’était très troublant de lire ton livre, ce que tu écris rend exactement le début d’une histoire, ce moment, d’excitation intense, de fièvre, de perte de soi dans l’autre (et de retrouvailles avec un soi transformé, heureusement transformé). C’est poétique et juste, sensible, ça fait presque mal de le lire (douleur sourde, étrange), tellement c’est cela, j’ai plusieurs fois eu besoin de le reposer.
Très beau livre. J’espère qu’il va avoir une belle vie.

Martin Page (dernier ouvrage paru La mauvaise habitude d’être soi)

La librairie des Cordeliers à propos de "l'Invention du désir"

Dans la sélection de fin d’année :

Qu’on l’ait connue ou non, L’invention du désir dit la violence et la beauté tragique d’une passion adultérine. De cette parenthèse volée à la « vraie vie », Carole Zalberg  dit toute l’intensité dans une langue magnifique aux images inouïes, faisant naître une émotion chargée de tension érotique qui force le respect. Voici un très court moment d’amour.

Librairie des Cordeliers à Romans

http://librairielescordeliers.hautetfort.com/tag/worldshaker

Amélie Nothomb, à propos de "L'invention du désir"

Bonheur du jour : j’ai reçu, à propos de mon petit dernier, une lettre d’Amélie dont je reproduis ici un extrait.


(…) c’est magnifique! Le titre est sublime et le texte est à l’image du titre. Moi qui ai beaucoup de problèmes avec les mots crus en littérature, je n’en ai trouvé aucun dans ta prose pourtant brûlante. Merci de montrer la splendeur du désir sans jamais l’abaisser. Merci, aussi, d’être aussi convaincante. Rien de plus désolant qu’un texte se voulant érotique et ne l’étant pas. C’est le contraire du tien : ton texte se veut parole vraie et est érotique.

Rimbaud a raison, l’amour est à inventer. Quant au désir, sa situation littéraire est encore plus pauvre. Merci de l’avoir inventé!

ps : j’aime aussi le caractère profondément civilisé de cette histoire. Ce n’est pas une tromperie.

Amélie Nothomb

A propos de "L'invention du désir"

Sur l’excellent blog Paris-ci la Culture et sur le non moins excellent Boojum

« « Ce sont elles qui ont décidé. Nos mains ». Voici l’incipit de L’invention du désir, de Carole Zalberg, qui sort aux Editions du Chemin de fer, illustré par Frédéric Poincelet. Au début, un homme et une femme sont dans un taxi. On ne sait pas bien s’ils ne se connaissaient pas du tout, ou s’ils s’étaient déjà rencontrés avant. Peu à peu, on découvre que ça n’a aucune espèce d’importance au regard de leur attrait mutuel, car la puissance des sentiments évoqués est telle qu’on se sent happé par les phrases, par l’histoire qu’elles véhiculent. Sous nos yeux avides d’en apprendre davantage chacun convoite l’espace vital de l’autre, corps y compris, dans un élan de désir, un élan de confrontation des corps. Chacun souhaite rencontrer l’autre au plus près, fusionner les peaux et les regards. « 

La suite là : sur Boojum ou là :sur le blog Paris-ci la culture.

En avant-première, la couverture de "L'invention du désir"

A paraître le 4 novembre 2010 aux éditions du Chemin de fer.

Pour ceux qui le connaissent, il s’agit d’une nouvelle version, illustrée par Frédéric Poincelet, du texte Une histoire paru en Italie dans le recueil collectif « De B à Z ». Une adaptation théâtrale de ce même texte a également été lue lors de la dernière édition de L’escale du livre à Bordeaux, avec les comédiens Micky Sébastian et Alain Courivaud.


L'invention du désir

La quatrième de couverture :

L'invention du désir. Quatrième de couverure