Zic et Chansons

Chansons

Elles sont mon lien constant avec l’écriture, une façon courte et concise de mettre le monde en mots.

(textes seuls ou mp3 à écouter)

Là où tu n’es pas

Pour me chasser de toi
te perdre à la trace
effacer ta voix
que ta chair de glace
ne me cherche pas
je pars tout bas

Pour m’échapper de toi
me défaire, la belle,
de tes charmes froids
m’en aller, rebelle
te mettre hors ma loi
je pars tout bas
je pars tout bas

A portée de désert
à bord des terres
sur la mer comme au ciel
j’irai où tu n’es pas

Pour m’évader de toi
passer ta muraille
vider tes lieux froids
et loin de tes rails
foncer droit sur moi
je pars tout bas
je pars tout bas

A portée de désert
à bord des terres
sur la mer comme au ciel
j’irai où tu n’es pas

Pour semer derrière moi
tes promesses en l’air
là où tu n’es pas

***

© Carole Zalberg, pour Berthier

Le chant des hors-nos-lois

Un homme plein d’effroi sourit à tout

pour cacher la peur

en dessous

Une femme en pleurs jette ses bras comme des menaces,

pour percer

tous ces cœurs de glace

Un enfant du monde cherche ta main

pas pour faire la ronde

pour du pain

Un vieillard plein de cris se tait sur un banc

laisse un rêve

l’apaiser dedans

Un beau jour ces damnés, ces ombres,

errants des années sombres

refuseront nos lois

Un beau jour, de cette armée d’ombres,

retentira la voix

le chant des hors-nos-lois

Cet homme debout a l’air à genoux

penché sur le vide

en dessous

Cette femme danse en transe pour effacer nos traces

oublier

tous ces cœurs de glace

Cet enfant sait compter sur ses mains :

il vole à la ronde

pour du pain

Ce vieillard tombé sur son lit de ciment

rêve encore

que la mort le prend

Un beau jour ces damnés, ces ombres

errants des années sombres

refuseront nos lois

Un beau jour, de cette armée d’ombres,

retentira la voix

le chant des hors-nos-lois

© Carole Zalberg, pour Berthier

Et puis…

Quel est l’homme, quel est l’ange
Qui aura le don de faire taire
Tous les glas qui sonnent ?
Qu’il nous donne en échange
Les chants, les rires et les airs
Les cris des petits d’hommes

Les adieux sur le quai d’une gare
Ne sortiraient plus
Du fin fond des mouchoirs
Les discours en l’honneur du départ
Ne quitteraient plus
Le noir des tiroirs

Et puis
Tout reprendre à l’endroit
précis
Où s’est perdue ta voix
Comme si
cet envers de vie n’était pas en moi

Et puis
Tout remettre à l’endroit
Comme si
Tout était toujours là
Comme si
Cet enfer de vide en moi n’existait pas
N’existait pas

Quel mélo, quel mélange
saura inventer un amour
A l’épreuve des balles
Un secret qu’on échange
Et s’enlacer pour toujours
Le nez dans les étoiles

Les ruptures et les idées noires
N’abîmeraient plus
Le reflet du miroir
les fêlures dans une belle histoire
n’atteindraient plus
le cœur de l’espoir

Et puis
Tout reprendre à l’endroit
précis
Où s’est perdue ta voix
Comme si
cet envers de vie n’était pas en moi

Et puis
Tout remettre à l’endroit
Comme si
Tout était toujours là
Comme si
Cet enfer de vide en moi n’existait pas
N’existait pas

Les adieux et les faux espoirs
disparaîtraient
tout au fond des mémoires
Les larmes et les mauvais départs
Se désoleraient
Au creux des mouchoirs

Et puis…

***

© Carole Zalberg, pour Berthier

Le sel

J’ai dans la bouche un éclat de toi
entre l’acre et la nacre
ce mélange-là

je le sens là tout autour de moi
l’air entier s’y consacre
un nuage de toi

je n’ai même pas à revenir
entre les draps où tu t’étires
je respire

Le sel
le sel
de ton corps en eau
Le ciel
le ciel
au feu de ta peau
Le ciel
le ciel
de bas en haut
Le sel
le sel
comme un goût de trop
comme un goût de trop

J’ai dans le corps l’écho de ta voix
qui blesse et qui caresse
ce mélange-là

je l’entends là tout autour de moi
aux sillons qu’elle me laisse
une chanson de toi
je n’ai même pas à revenir
entre les draps où tu t’étires
je respire

Le sel
le sel
de ton corps en eaux
Le ciel
le ciel
au feu de ta peau
Le ciel
le ciel
de bas en haut
Le sel
le sel
comme un goût de trop
comme un goût de trop
Je n’ai même pas à revenir
entre les draps où tu t’étires
longtemps après que de ta chair
ne restent plus que des chimères
je respire un air que tu remplis
de ta soie
je glisse à fleur de toi
même quand la pluie s’abat sur moi
je reçois
encore un peu de toi

Le sel…

***

© Carole Zalberg, pour Berthier

Celles qui passent

De quel côté marcher ?
De quel côté rêver ?
Comment faire pour avancer sans dériver ?

Qui saura m’indiquer ?
De quelle rue m’élancer ?
Jusqu’à l’âme emmurée de la cité ?

Chercher la vie sur les pavés
Une fleur vite échappée
laisser ses courbes me guider
à travers la fumée

Les pas de celles qui passent
Se mélangent à mon cœur qui bat
Donnent le la

Les pas de celles qui passent
De-ci de-là tracent ma voie
Rythment mon pas

Par quel chemin passer ?
Par quels yeux regarder ?
Pour qu’une ville au ciel éteint se laisse aimer ?

Qui saura m’éclairer ?
Qui saura me montrer ?
Les couleurs de la vie derrière l’acier

Malgré la pluie chercher l’été
Au gré d’un parfum s’envoler
Dans un sourire trouver la clé
Se laisser emporter

Les pas de celles qui passent
Se mélangent à mon cœur qui bat
Donnent le la

Les pas de celles qui passent
De-ci de-là tracent ma voie
Rythment mon pas

Pont :
Une mélodie dans le béton
S’élève et m’interdit de tourner en rond
La beauté d’un pas qui répond
A mes questions

***

© Carole Zalberg, pour Zach

Broken dreams


I was wandering in the field of my broken dreams
amid some endings never seen
and the battles I failed to win

I was wandering in the field of my broken dreams
crossing places I’d never been
tasting their warmth, feeling their wind

I was wandering in the field of my broken dreams
and I saw your face, and felt your skin

But I left you there
where my broken dreams
fill the air

I was wandering in the field of my broken soul
my sorrow lying on the floor
with all the tears I shed before

I was wandering in the field of my broken soul
staring at joy I feel no more
reaching the far edge of my shore

I was wandering in the field of my broken soul
and heard your words I still adore

But I left you there
with my broken soul
to repair

I was wandering in the field of my broken heart
pieces of my life torn apart
memories of stories gone too far

I was wandering in the field of my broken heart
where the sun looks like a dead star
where all has ended, and nothing starts

I was wandering in the field of my broken heart
And I waved you goodbye at last

‘Cause I left you there
in my broken heart
you know where

***

© Carole Zalberg, Gaëlle Vigouroux pour cookiesnhearts

Deux trois reproches à vous taire

Pouvez-vous, le temps d’un drapeau blanc
redevenir simplement mes parents ?
Déposez les armes et venez dans mon camp
voyez comme votre guerre empoisonne mon sang

Vous me voulez si forte
que j’en deviens fragile
Votre rapport, à force, m’insupporte
toutes ces histoires à en perdre le fil…

Je voudrais faire le point final
sur les blessures reçues à vos batailles
j’ai, pour qu’on soit à larme égale,
deux trois reproches à vous taire,
tous nos silences à défaire

Pouvez-vous écouter un instant
écouter ce que personne n’entend ?
Je veux vous parler du piège où je me prends
quand je suis seule sans celui que j’attends

Ne me répondez-pas
Soyez muets pour moi
J’aimerais juste me reposer là
le temps d’un rêve où vous lisez en moi

Je voudrais faire le point final
sur les blessures reçues à vos batailles
j’ai, pour qu’on soit à larme égale,
deux trois reproches à vous taire,
tous nos silences à défaire

Pouvez-vous regarder un instant
regarder la peur qui me surprend
entre deux bonheurs, entre amis et amants
quand la nuit sombre sur mon cœur trop grand ?

Retrouvez les histoires
que vous aimiez me lire
au temps où votre voix intimidait le noir
Dans ma mémoire vous êtes l’avenir

Je voudrais faire le point final
sur les blessures reçues à vos batailles
j’ai, pour qu’on soit à larme égale,
deux trois reproches à vous taire,

tous nos silences à défaire

***

© Carole Zalberg

Je t’aime avant tout

(à Fred)

Tu dis ce que je pense
Tu penses comme je suis
nos paroles se rejoignent
quand le temps nous éloigne
tu es ma part d’enfance
mon amie

tu es là quand j’avance
quand je trébuche aussi
et si tu te racontes
c’est ma vie que tu contes
tu es mon évidence
mon amie

compte sur moi
compte sur nous
car je t’aime avant moi
compte sur moi
compte sur nous
car je t’aime avant tout

te confier mes souffrances
c’est en être guéri
parce que tes yeux comprennent
les silences de mes peines
tu es ma délivrance
mon amie

te voir qui t’élances
dans la danse de ta vie
partager tes espoirs
tes doutes et tes victoires
donne à mes rêves un sens
mon amie

compte sur moi
compte sur nous
car je t’aime avant moi
compte sur moi
compte sur nous
car je t’aime avant tout

© Carole Zalberg pour Berthier