Amélie Nothomb à propos de « Feu pour feu »

Reçue ce matin, une sublime lettre d’Amélie que je reproduis ici avec son autorisation :

Très chère Carole,

Merci pour « feu pour feu (titre magnifique) que j’ai fini de lire hier soir. Je l’ai immensément aimé.

C’est un texte d’une grande force et d’une profondeur extrême. Ce que ce père adresse à sa fille est bouleversant. Le contraste entre les bribes des adolescentes et le discours souterrain d’un homme qui « parle » pour la première fois crée une sensation extraordinaire, comme la rencontre tardive entre deux solitudes, l’une déracinée, l’autre jamais encore enracinée. C’est poignant.

Ton écriture est à son sommet de beauté. C’est un texte qui se lit lentement, qu’on encaisse peu à peu pour bien le faire résonner en soi.

Bravo! Je te souhaite le vif succès que tu mérites.

Je t’embrasse,

Amélie

ps : Tout ce qu’il dit sur la mère d’Adama est sublime.

lettre Amélie

lettre Amélie suite

Amélie Nothomb à propos de « L’illégitime »

(…) »Tu écris admirablement la langue du désir »(…)

Cela devient un rendez-vous, presque un rituel, recevoir, comme une bénédiction ou un bel éclairage, les mots d’Amélie sur mes écrits.
Au courrier ce matin, sa lettre à propos de « l’Illégitime », illustrations de Denis Deprez, Naïve, coll. Livre d’heures dirigée par Jean Rouaud.

Amélie Nothomb, à propos de "A défaut d'Amérique"

Merci pour « A défaut d’Amérique » que j’ai fini hier. Ce fut un vrai bonheur de lecture.
Le titre de ton roman est magnifique. S’il fallait – il ne le faut pas – lui trouver un sous-titre, ce serait « La lumière des étoiles mortes ». Adèle est l’étoile morte à la lumière de laquelle Suzan et Fleur viennent questionner leur vie. Ton livre commence par la brève intersection de ces deux satellites. Ils sont plus exposés que les autres à la lumière de l’étoile défunte : celle-ci signifie, pour chacun, quelque chose de très spécifique. Ressourcé par ce faisceau, chacun va pouvoir prendre la trajectoire qu’il espérait.
Le temps est évoqué subtilement, par des effets de miroir. C’est dans les yeux de Louis qu’on voit surgir les camps, c’est dans les yeux de Suzan qu’on voit le 11/9/2001.
Je sais que c’est idiot mais je ne parviens pas à me persuader que tu n’es pas Fleur. Je la vois toujours avec ton visage et ta voix. Même si c’est une erreur, c’est très émouvant.
L’écriture est superbe, comme toujours. Le tissage est habile, les jeux de miroir continuels. J’ai ri aux Français anoblis par leurs opinions : combien de fois l’ai-je observé sans l’exprimer de si fulgurante manière !
Il y aurait encore tant à dire. Merci, vraiment. J’ai passé en ta compagnie des heures précieuses.

"L'invention du désir" coup de coeur d'Amélie Nothomb pour France Loisirs

L'invention du désir dans le catalogue France Loisirs

« L’invention du désir » est le choix d’Amélie Nothomb dans le nouveau catalogue de France Loisirs et présenté en ces termes :

Cette fulgurante histoire d’amour, placée sous le signe de la dissimulation et de l’interdit, a séduit Amélie Nothomb. C’est étrange et émouvant à la fois…
Vous allez aimer aussi, forcément !

Voir la page du catalogue consacrée à « L’invention »

Voir la page consacrée au comité d’auteurs

Amélie Nothomb, à propos de "L'invention du désir"

Bonheur du jour : j’ai reçu, à propos de mon petit dernier, une lettre d’Amélie dont je reproduis ici un extrait.


(…) c’est magnifique! Le titre est sublime et le texte est à l’image du titre. Moi qui ai beaucoup de problèmes avec les mots crus en littérature, je n’en ai trouvé aucun dans ta prose pourtant brûlante. Merci de montrer la splendeur du désir sans jamais l’abaisser. Merci, aussi, d’être aussi convaincante. Rien de plus désolant qu’un texte se voulant érotique et ne l’étant pas. C’est le contraire du tien : ton texte se veut parole vraie et est érotique.

Rimbaud a raison, l’amour est à inventer. Quant au désir, sa situation littéraire est encore plus pauvre. Merci de l’avoir inventé!

ps : j’aime aussi le caractère profondément civilisé de cette histoire. Ce n’est pas une tromperie.

Amélie Nothomb

La Mère horizontale et Et qu'on m'emporte coup de coeur d'Amélie Nothomb

Le coup de cœur d’Amélie Nothomb dans Service Littéraire, le mensuel de l’actualité romanesque, dirigé par François Cérésa. Avril 2009.

Service Litteraire Amelie Nothomb

Service Litteraire Amelie Nothomb

Le site du journal : http://www.servicelitteraire.fr

Amélie Nothomb à propos d'Et qu'on m'emporte

Belle surprise dans mon courrier , cette lettre d’Amélie Nothomb qui était partie en vacances avec les épreuves de mon roman paru le 4 février…


Chère Carole,

J’ai lu ton livre avec une émotion profonde. Ensuite, j’y ai beaucoup pensé.

Hier, dans une illumination, il m’est apparu que tu avais écrit le roman de Clytemnestre. Nul ne s’est jamais intéressé à ce personnage peu aimé, nul ne lui avait consacré de livre : c’est chose faite. Mutatis mutandis : aujourd’hui, une épouse n’a plus besoin de commander à son amant de tuer son mari pour se débarrasser de ce dernier. C’est la Clytemnestre de l’ère du divorce. Les enfants sacrifiés sur l’autel, cette fois, du peu d’intérêt que leur mère éprouve à leur endroit : il ne sera pas nécessaire d’immoler Iphigénie, elle s’en chargera elle-même à l’aide de drogues et d’alcools.

Mon explication a le mérite de rendre compte d’un autre phénomène : ce qui t’attache, après plus d’un livre, à cette singulière lignée, est une obsession tragique. Cette famille, ce sont les Atrides.

Bravo d’avoir montré une Clytemnestre, sinon sympathique, au moins humaine. Il était temps de lui rendre cette justice : cette femme n’est pas une criminelle mais une mère de peu de cœur. Tu lui rends son humanité et pour cette raison tu ne la gracies pas : elle mourra avec le poids de son erreur, symbolisé par la pierre manquante.

L’écriture est très belle et correspond à ce que l’on attend d’un grand personnage de tragédie. Comme dans un cycle tragique, on part du principe que le public sait.

Avis à ceux qui ne connaîtraient pas La Mère horizontale : heureusement cette faute est réparable chers lecteurs.

Merci pour ce livre courageux.

Amélie Nothomb

Ps : mon passage préféré : son enthousiasme des départs au travail. Elle a beau savoir que peu de surprises l’y attendent, elle aime partir le matin pour ce lieu autre, ne pouvant s’empêcher d’espérer quelque chose. C’est le moment où j’ai trouvé ce personnage le plus émouvant.