A propos de « L’illégitime » dans La Liberté du 28/07/12

La bohème corse

Le décor évoque Mérimée, mais les ambiances sont toutes personnelles. Dans son minuscule dernier opus, Carole Zalberg retrace les épisodes sentimentaux qui, au détour d’une tranche de vie de bohème en Corse, ont forgé la vocation d’une femme écrivain.

Il s’en dégage l’esprit romantique inhérent à tout amour illégitime avec un bandit corse. Dans les atours modernes de cette nouvelle, son nom est «Le Matou» et son style bravache s’exprime dans un caveau de jazz où jouent des musiciens surdoués, fantômes presque anonymes. On y déguste «la pasta», spécialité au goût d’interdit, dont le lecteur, hôte privilégié, goûtera quelques effluves.

La narratrice ne juge pas, quitte à ce que son propos semble amoral, par exemple lorsque sont évoqués les hommes qui se sont succédé dans son lit: «Surtout ne pas compter», confesse-t-elle. Un flou artistique entoure les interactions entre personnages, campées quant à elles avec la précision de phrases courtes dont on ne fait qu’une bouchée. Ainsi évolue un monde d’ombres en phase avec les illustrations faussement tranquilles de Denis Deprez, qui donnent à ce livre un supplément de chair. DF

« A défaut d’Amérique » et « L’illégitime » dans Médiapart

(…) La prose de Carole Zalberg est tout en litote et retenue, poésie dense, avec des fractures stylistiques brutales, emportements, colères, pointes ironiques. Difficile de rendre avec d’autres mots cet équilibre fragile et pourtant parfait entre ampleur et détail, justesse intime et universelle : A défaut d’Amérique est un roman de filiation et d’émancipation, un roman des langues (dont celle, intime, que l’on a trop longtemps tue), l’interrogation subtile de ces « lignées » qui nous construisent autant qu’elles nous détruisent, de cette histoire familiale qui, alliée à l’Histoire collective, induit nos identités, c’est un texte rare, à la fois exquis et violent, dans ces tensions qui font, trop rarement mais c’est le cas ici, la force de la fiction. Rendre plus dense le réel, mettre des mots sur les blancs et les silences, bousculer et émouvoir en refusant toute facilité, sembler parler — en toute intimité — à chaque lecteur. (…)

Lire l’article de Christine Marcandier Là.

« A défaut d’Amérique » et « L’illégitime » sur RFI

« Avec A défaut d’Amérique, Carole Zalberg (Actes sud), l’une des nouvelles voix de la littérature française, achève sa Trilogie des Tombeaux qui retrace l’histoire d’une famille juive au XXème siècle en faisant revivre trois femmes disparues, Sabine, sa mère Emma et sa grand-mère Adèle. »

Entretien avec Pascal Paradou pour « Culture vive », sur RFI.

A écouter là.

« L’illégitime » sur le blog « Paris-ci la culture »

(…) C’est aussi une preuve supplémentaire du talent de Carole Zalberg. Il est acquis qu’elle est avec les mots comme un poisson dans son élément, qu’elle manie les émotions et la tension d’un texte avec une grande dextérité, que son écriture peut être à la fois solaire (la Trilogie des Tombeaux) et ténébreuse (Mort et Vie de Lili Riviera). On savait qu’elle pouvait être sensuelle  et libre (L’invention du désir). L’illégitime semble crier que Carole Zalberg peut tout écrire, sous toutes les formes, sur tous les continents, et même, rendre universelle une histoire largement autobiographique, marquer du sceau romanesque ce qui peut être qualifié de fondateur, là où d’autres s’escriment à vouloir rendre le fondateur romanesque.(…)

Article complet à lire là.

« L’illégitime » sur le blog « L’or des livres »

L’illégitime est un précieux petit livre, un livre miniature à deux voix offrant au lecteur un court texte de Carole Zalberg enluminé d’aquarelles en pleine page de Denis Deprez.
Il nous raconte l’histoire d’une double rencontre amoureuse, l’histoire de l’attirance immédiate d’une toute jeune femme pour la Corse (à laquelle l’artiste belge donne un écho pictural) et pour un homme plus âgé à la lourde expérience.(…)

Lire la suite sur le blog « L’or des livres ».

Amélie Nothomb à propos de « L’illégitime »

(…) »Tu écris admirablement la langue du désir »(…)

Cela devient un rendez-vous, presque un rituel, recevoir, comme une bénédiction ou un bel éclairage, les mots d’Amélie sur mes écrits.
Au courrier ce matin, sa lettre à propos de « l’Illégitime », illustrations de Denis Deprez, Naïve, coll. Livre d’heures dirigée par Jean Rouaud.

La couverture de « L’illégitime », à paraître chez Naïve le 18 avril

L'illégitime, à paraître chez Naïve, collection Livre d'heures

« Je m’étais alors jetée dans les bras d’un ancien amour tendre et avais atterri en Corse avec lui justement, cet amant réconfortant. Un tout petit garçon en fait, malgré ses vingt-trois ans. »

Après avoir constaté qu’Israël et ses kibboutz n’étaient pas pour elle, Carole pensait avoir trouvé le lieu et la formule en Corse, auprès de Nationalistes.

 

L’illustrateur

Denis Deprez vit à Bruxelles. Il a publié plusieurs ouvrages chez Casterman et a réalisé en 2007 avec Jean Rouaud une adaptation de Moby Dick d’Hermann Melville.