Mort et vie de Lili Riviera – Tribune de Genève

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Critique parue dans la Tribune de Genève, 09.04.2005, page 35. Rubrique Culture, C ‘ à lire

« Mort et vie de Lili Riviera »

Rien ne fascine davantage les intellectuels que la culture dite populaire. Après d’autres, Carole Zalberg s’est ainsi laissée prendre au mythe de Lolo Ferrari, la femme aux seins en obus, morte dans d’obscures circonstances après un nombre incroyable d’interventions chirurgicales.

Carole aurait pu se livrer à une enquête. Elle a préféré en faire le roman de la petite fille bourgeoise, devenue après bien des péripéties imaginaires une poupée en silicone.

Non chronologique, l’histoire fait alterner l’enfance et l’ascension de Liliane Rivière, dite Lili Riviera, avec le récit de sa chute finale. Vieillie, oubliée, la star des années 80 poursuit une tournée minable en Allemagne, pays mythique du sexe crapoteux. Il lui reste un vieux chat en peluche, les indispensables comprimés pour soigner un dos presque mort et assez d’alcool pour traverser l’existence dans un bain ouaté d’indifférence. Ce n’est plus Lolo Ferrari qui sert ici de référence, mais Lola Montès vue par Max Ophuls.

A petites touches, avec des chapitres très courts, grâce à un vrai sens des mots, Carole Zalberg réussit là un très joli livre. Mort et vie de Lili Riviera confirme le bien qu’on pouvait déjà penser de Chez eux, publié par le même éditeur.

Phébus, 158 pages. (ed)

Chez Eux – Tribune de Genève 2004

Paru dans la Tribune de Genève, 28 juin 2004 (page 11)

Carole Zalberg raconte sa mère

Elle est venue de Pologne en 1938. Anna s’est découvert juive avant d’être placée chez des paysans de France profonde, qui ne lui accordent pas un regard. Cécile, l’institutrice, viendra doublement à son aide … Avec Chez eux, Carole Zalberg s’attaque à un exercice périlleux. Même s’il s’agit de l’histoire romancée de sa propre mère, le sujet semble si rebattu que le lecteur aura l’impression de relire au lieu de lire. Joliment tourné, ce bref ouvrage sait heureusement naviguer autour de ces écueils.

Phébus.