Rencontre avec Gilles Leroy à la Terrasse de Gutenberg

Le jeudi 11 avril à 20h30, j’aurai le plaisir de recevoir Gilles Leroy

Gilles Leroy-(c)Stéphane Haskell

Son œuvre, d’une humanité complexe, s’attache aux grands solitaires, aux flamboyants que la vie éreinte, déploie, notamment vis-à-vis des femmes, une empathie presque douloureuse, dans laquelle entre aussi de la colère. Comme s’il leur en voulait de ne pas voir venir ni savoir se protéger du malheur, des désillusions. La phrase souvent âpre, exigeante, coule en charriant son lot de rocaille, contient interrogations et échappées, répare en opposant sa force aux ombres et au silence.

Nina Simone, roman
Dernier ouvrage paru : “Nina Simone, roman”, Mercure de France.

Librairie La Terrasse de Gutenberg
9 rue Emilio Castelar
75012 Paris
M° Ledru Rollin

Luc Lang à la librairie La Terrasse de Gutenberg, c’est ce soir à 20h30!

(…) Qui a lu Lang* depuis ses débuts considérera son dernier roman comme un sommet. D’où appréhender l’œuvre entière. La mère y est enfin exposée sans esquive, avec méthode, sous toutes ses facettes et Dieu sait qu’elle en possède. L’auteur a affûté sa langue, aiguisé son regard, en bon Indien, a bandé son arc. Ainsi armé, concentré à l’extrême et porté par son irréductible amour, il peut non pas dénoncer mais peindre, donner à voir celle qui, jusqu’à son dernier souffle, l’a ébloui, tenu captif, donc, de son indéniable mais non moins aveuglante lumière.(…)

Chronique complète et entretien ce soir à la librairie La Terrasse de Gutenberg, 9 rue Emilio Castelar, 75012 Paris. M° Ledru Rollin.

* Dernier ouvrage paru : « Mother », Stock, 2012.

Rencontre avec Sandra Reinflet

Le jeudi 6 décembre à 20H30, je recevrai Sandra Reinflet dans le cadre de mes rencontres à la librairie La terrasse de Gutenberg

Sandra ReinfletAvec cette ébouriffante jeune femme, on parlera peut-être moins d’écriture que de ce bel élan qui la porte inlassablement vers l’autre et dont elle a fait deux livres :

« Same same but different » et « Je t’aime maintenant », tous deux publiés aux éditions Michalon.

La demoiselle est aussi une chanteuse de talent. De la musique, il y aura donc aussi sûrement. Et comme toujours, de quoi trinquer…

Je t'aime maintenant

A propos de « Je t’aime maintenant » sur le site des éditions Michalon
Ecouter Marine Goodmorning là.
Librairie La terrasse de Gutenberg
9, rue Emilio Castelar
75012 Paris
M° Ledru Rollin

A propos de Claro

Claro, écrivain embarqué*

S’il n’était pas écrivain et traducteur, sans doute Claro serait-il un chimiste inspiré, un physicien fou, un médecin hanté par le mystère des corps. Depuis près de trente ans, il bâtit une œuvre dont le double moteur est l’invention. Ses livres, une vingtaine aujourd’hui, sont autant d’organismes où bouillonne l’histoire – la petite, la grande, peu importe : un seul et même mouvement complexe, qu’il décompose et recompose avec minutie et jubilation, parfois même une certaine rouerie. L’ossature de l’histoire selon Claro, c’est l’extraordinaire capacité humaine d’invention. De cette capacité, l’auteur est à la fois l’observateur et le très digne héritier et passeur, lui qui désire l’épreuve et cherche la combustion, lui dont la phrase semble encore se transformer alors même qu’on la lit.
Pour donner vie à ses textes-créatures, Claro n’écrit pas sur mais dans. Vue d’un peu loin et un peu vite, sa production foisonnante, protéiforme embrasse un sujet après l’autre, se balade dans le temps et l’espace à partir d’un point : faits divers, canular, groupe mythique, romans qui ne le sont pas moins. Claro, semble-t-il, est capable d’écrire avec souffle et conviction sur tout, voire sur n’importe quoi. De près et en se posant, ce qui frappe, c’est la porosité, commune à tous ses textes, aussi différents soient-ils. Claro, à partir du point (une vieille carne dans « Livre XIX » les Beatles dans « Black Box Beatles », un immeuble promis à la démolition dans « Enfilades », une hôtesse miraculée dans « Mille milliards de millieux », une intoxication suspecte dans « Tous les diamants du ciel », des personnages de fiction dans « Madman Bovary » ou « CosmoZ », etc., etc.), ne se contente, en fait, ni d’observer ni même de bâtir. Il se fraie. Un passage, un chemin, une cavité, des gouffres. Et c’est de là, dans la matière même (chair, âme, traces), des êtres et des choses, leur équivalent mots, qu’il écrit.
D’où les métamorphoses et le mouvement. D’où une lecture physique, jouissive et parfois éprouvante, sensationnelle comme le seraient un tour de montagnes russes ou un saut en parachute. Ça secoue, ça emporte, ça file le frisson ou le vertige, ça fait rire, pleurer, mal au ventre et grincer des dents. C’est excitant. Surtout, ça échappe. Lire Claro, c’est accepter cela, de ne contrôler ni le rythme ni la manière dont le texte touche, éclaire, se dérobe et soudain se dévoile. Lire Claro, c’est passer sans transitions ni le moindre égard (à chacun son boulot, lui d’écrivain embarqué, le lecteur de pionnier, dans ses pas) de zones opaques, oppressantes à des trouées. Une même phrase peut commencer en nœuds, colle, boue et finir en particules légères, en une éclaircie qu’on n’espérait plus.
On l’imagine, Claro, abordant chaque nouveau livre avec cette grâce et cette malice de l’enfant que tout homme impressionnant qu’il soit, il a su demeurer, au moins quand il s’agit d’écrire. On dirait qu’on serait une femme ET son désir, la musique ET son pouvoir, sa propagation, un chien ET son aboiement ou sa course, une main ET la peau qu’elle caresse. On dirait qu’on pourrait entrer dans les corps, les livres, tout ce qui existe ou a existé. Pas se déguiser, non, ni imiter, Devenir autre. Par les mots. C’est un rêve, bien sûr, qui danse sans cesse avec la folie et ne peut que se refuser : les mondes, les choses, les gens sont impénétrables. L’ignorer exige qu’on se perde, qu’on oublie, le temps du livre, qui est qui ou quoi ou quand. On nommera ce lâcher prise poésie. Celle de Claro, sa licence et sa puissance d’évocation, sont en tout cas capables d’enfanter des mirages. L’illusion du monde et la beauté de l’invention, sa vitalité, à défaut du réel impossible à saisir : déjà mort au moment où les mots prétendraient le dire.
Lire Claro, c’est éprouver avec lui, qui nous a fait confiance, le plaisir et la peur de s’immiscer.

© Carole Zalberg

* Texte écrit pour la rencontre avec Claro à la librairie La terrasse de Gutenberg le 22 novembre 2012

Claro à la librairie « La terrasse de Gutenberg »

Pour la reprise de mes rencontres à la librairie La terrasse de Gutenberg, le 22 novembre à 20h30, je recevrai Claro. On parlera de son ébouriffant dernier roman, Tous les diamants du ciel, paru chez Actes Sud en septembre dernier, mais pas seulement.
Et bien sûr, la soirée se terminera par un (ou plus vraisemblablement des) verre(s).
Je me réjouis de vous retrouver.

Claro

(…) Ce qui frappe, c’est la porosité, commune à tous ses textes, aussi différents soient-ils. Claro, à partir d’un point (les Beatles dans « Black Box Beatles », un immeuble promis à la démolition dans « Enfilades », une hôtesse miraculée dans « Mille milliards de milieux », une intoxication suspecte dans « Tous les diamants du ciel », des personnages de fiction dans « Madman Bovary » ou « CosmoZ », etc., etc.), ne se contente ni d’observer ni même de bâtir. Il se fraie. Un passage, un chemin, une cavité, des gouffres. Et c’est de là, dans la matière même (chair, âme, traces), des êtres et des choses, leur équivalent mots, qu’il écrit.(…)

CZ

Tous les diamants du ciel