(…) La prose de Carole Zalberg est tout en litote et retenue, poésie dense, avec des fractures stylistiques brutales, emportements, colères, pointes ironiques. Difficile de rendre avec d’autres mots cet équilibre fragile et pourtant parfait entre ampleur et détail, justesse intime et universelle : A défaut d’Amérique est un roman de filiation et d’émancipation, un roman des langues (dont celle, intime, que l’on a trop longtemps tue), l’interrogation subtile de ces « lignées » qui nous construisent autant qu’elles nous détruisent, de cette histoire familiale qui, alliée à l’Histoire collective, induit nos identités, c’est un texte rare, à la fois exquis et violent, dans ces tensions qui font, trop rarement mais c’est le cas ici, la force de la fiction. Rendre plus dense le réel, mettre des mots sur les blancs et les silences, bousculer et émouvoir en refusant toute facilité, sembler parler — en toute intimité — à chaque lecteur. (…)
Lire l’article de Christine Marcandier Là.