« (…) D’une plume tendre et sensible, l’auteure conte le parcours de cette petite fille sage et fragile, un parcours qui se mue en dérive à l’adolescence. Et elle y entremêle un autre récit à la chronologie inversée – scandant à rebours les derniers moments du calvaire de Lili – qui viendra rejoindre le premier au moment-clé précipitant sa fin : l’abandon de Francky. Un double récit tressé d’une guirlande de mots simples et purs comme ceux de la petite fille qu’était Lili, les paroles grossières, dégradantes, n’émanant que de la bouche ou de la pensée de ceux qui s’employèrent à l’avilir.
Carole Zalberg déconstruit ainsi touche à touche cette «oeuvre folle des bistouris», ce corps réinventé en objet sexuel pour exercer un pouvoir sur les hommes, cachant la détresse et la honte de Lili. Une déconstruction fictive qui a le mérite de pouvoir changer le regard sur le réel, transformant l’indifférence ou le dégoût, le rejet, en compassion.(…)
Lire la (toujours brillante) chronique complète d’Emmanuelle Caminade là.