Eric Slabiak à propos d'Et qu'on m'emporte

Je termine à l’instant Et qu’on m’emporte.

Je suis chamboulé, c’est un chant bouleversant de douleur et de raison. Je ne sors pas indemne de cette lecture, encore moins qu’avec La  mère horizontale.

J’ai l’impression d’une réhabilitation de l’humanité défectueuse. Une  bienveillance intelligente à l’égard de l’animalité qui est en nous.  Tu dévisses l’appareil à conformités, tu l’envoies en travers de la  gorge et du coeur des bien-pensants, des vertueux que nous tentons  souvent de paraître pour nous contenter ou nous rassurer, pour nous
apaiser peut-être dans les rendez-vous avec nous même. J’ai beaucoup d’admiration pour ta grande sagesse et ton courage à  mettre, il me semble, tout ce qui est humain dans une même ronde  fatale, souvent insensée.
Un des préceptes du judaïsme est d’entretenir la mémoire. Si j’étais  religieux, ou philosophe, je serais tenté de dire que tu accomplis à  travers tes livres une grande « Mitzvah » une « Bonne Action » mais j’ai  l’impression que ta quête est plus spirituelle encore que  l’obéissance à des préceptes religieux ou philosophiques.

Eric Slabiak, musicien, fondateur avec son frère Olivier, du groupe Les Yeux Noirs