Et qu'on m'emporte dans Lepetitjournal.com

Et qu’on m’emporte par Betty Ruby, dans le journal des Français à l’étranger.
C’est :

ROMAN – Trois auteures pour un long week-end

Écrit par Betty Ruby

Pendant que les enfants décoreront les œufs, les planqueront et les chercheront, voilà de quoi passer un formidable week-end de lectures. Laissez Carole Zalberg, Sefi Atta et Valérie Saubade vous entraîner dans leurs desseins familiaux ! Vous en sortirez plus armé…

L’an dernier déjà, Carole Zalberg nous avait bluffé avec sa Mère horizontale.

Dans Et qu’on m’emporte elle puise de nouveau dans les ressorts de la maternité pour observer combien l’amour conjugal peut être au moins de la même puissance que le sentiment maternel. Voire plus fort. Au crépuscule de sa vie, la narratrice revisite la manière dont pour l’amour d’un homme elle a « renoncé à ses premiers enfants ».

Il est donc question de maladie, d’abandon –dans tous les sens du terme, et des traces qu’on laisse ou qui s’effacent. De petits cailloux en questionnements libérateurs, Carole Zalberg mesure le poids des représentations sociales sur les destins féminins.

Il est aussi question de parcours de femmes chez la Nigériane Sefi Atta. Dans Le meilleur reste à venir le titre n’est pas l’unique bonheur, loin de là…

Tout, de l’histoire imbriquée de deux fillettes que le hasard du voisinage a rendu amies, à leur accomplissement adulte, en passant par la confrontation entre la marche de l’Afrique et la tradition anglaise, tout offre un vrai plaisir de lecture doublé d’une réelle vision politique.

Entre le cheminement initiatique de ses deux héroïnes et leur posture identitaire, Sefi Atta sait raconter des histoires auxquelles elle donne un positionnement idéologique finement construit. En attendant la venue d’un meilleur possible, ce premier roman est un must à savourer en prenant le temps.

Un temps qui s’est arrêté le jour où Vincent, un type plus qu’honorable -il dirige un institut de langues, a écrasé son ex-femme avec son nouveau 4X4. L’enquête qui ne semble pas vouloir croire à la banalité d’un accident de boite automatique permet à ce citoyen de 45 ans de dérouler le fil de son histoire familiale.

Prof de FLE à l’Alliance française de Bordeaux, Valérie Saubade se glisse délicieusement dans la tête d’un narrateur plutôt marrant.

Il est impossible de lâcher Marche arrière. Comme il est interdit de jeter un œil sur la dernière page avant d’y être parvenu !

Betty RUBY. (www.lepetitjournal.com) jeudi 9 avril 2009

Et qu’on m’emporte, Carole Zalberg, Albin Michel, 131p, 12 €

Le meilleur reste à venir, Sefi Atta (traduit de l’anglais par Charlotte Woillez), Actes Sud, 430p, 23€

Marche arrière, Valérie Saubade, Anne Carrière, 243p, 18 €

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