Réactions de lecteurs

A propos de Mort et Vie de Lili Riviera

J’ai fini de lire d’un coup Mort et Vie de Lili Riviera. Ce livre fait une impression terrible. D’abord c’est stupéfiant, l’empathie qu’on y découvre. Je ne sais plus si vous avez fait des recherches, mais de toute façon cela ne suffirait pas, il y a autre chose: cette façon de se glisser, sans juger, et de faire glisser le lecteur dans cet enfermement corporel et cette dégringolade, et cette douleur, on se demande de quel fond secret vous sortez cela. Il y a plus encore, et c’est cela qui m’a troublée et m’a laissée dans un curieux état: c’est la possibilité effleurée que ce don du corps à qui vient, à qui veut prendre, à l’homme indifférencié, à la chair en fin de compte, ce serait peut-être cela, la vie telle qu’elle pourrait ou devrait être…et d’un seul coup tout se retourne, l’enfermement, l’aliénation, ce serait nous qui les vivrions, et on éprouve une vague aversion pour tout ce qui fait notre vie, ces appartement empilés où chacun est solitaire, le métro, la rue, tout. C’est comme une fine et coupante intuition qui file entre les lignes, une sorte de lumière blanche insaisissable, qui tord la lecture… et tord le ventre. Finalement cette femme fait l’expérience des limites, elle tend vers la chair fondamentale, vers la chair commune, elle en devient une sorte de vestale sacrée, ou plutôt qui pourrait être sacrée dans une tout autre civilisation. Magnifique l’ami Cédric, et aussi le portrait de Franky. Sans parler de cette mère, qui « n’aime que les étrangers » (trait génial, je trouve). Je me disais d’abord que par le sujet, le livre aurait dû « bien marcher », maintenant je vois les choses autrement. Vous avez évité le côté people, les paillettes et le trash, et les explications qui rassurent. C’est un livre qui fait mal, non pas à la manière superficielle et « consensuelle » d’un Houellebecq, mais mal profondément, parce que vous l’avez traité de l’intérieur, et les gens ont peur de ça. Voilà pour l’instant. Il me faut m’en remettre! Pierrette Fleutiaux Dernier ouvrage paru : Les amants imparfaits, Actes Sud

j’ai lu (dévoré) « Mort et vie de Lili… » et vraiment je pense que c’est un très bon livre. Bravo. Toujours aussi bien écrit, avec surtout un talent pour émouvoir assez saisissant. Bon, le thème, tu le savais, me touchait déjà… Mais j’avoue que, on pourra en parler, je ne m’attendais pas trop à ce que tu dises avec une telle intensité cette intériorité-là. Tu me disais y avoir mis quand même beaucoup de toi, ce qui m’étonne mais je te connais tellement peu. En tout cas c’est admirable à quel point tu SAIS. Peu importe, au fond (quoi que) ce qui t’appartient à toi dans cette histoire, tu as tellement su bien faire ressentir un vécu que je connais intimement aussi… Voilà. C’est fort, c’est juste, c’est bon. Je trouve que c’est un livre nécessaire, d’utilité publique même presque. Karin Bernfeld Dernier ouvrage paru : Les portes de l’espérance, Flammarion

« Regardez de plus près » disait la voix off en préambule du film American beauty. C’est ce qu’aurait pu écrire Carole Zalberg en exergue de son livre. Le thème de cette jeune femme subissant opérations sur opérations « esthétiques » pour finalement devenir ce que quelques manipulateurs rencontrés au hasard avaient décidé pour elle paraissait une gageure. L’inspiratrice du personnage, Lolo Ferrari, faisait peur, provoquait la fascination et les ricanements. Dur de lui imaginer un destin d’héroïne… Dans Mort et vie de Lili Riviera, Carole Zalberg raconte avec une infinie compassion comment elle en est arrivée là. Et on comprend. On comprend qu’en grandissant dans un climat de violence sourde (entre une mère qui la méprise et un père qui s’efface) on en vienne à vouloir changer de plus en plus, disparaître. Trouver autre chose. Lili recherche une identité, pas forcément la sienne mais une identité qui la fasse exister auprès des autres. Elle ne s’aime pas. C’est là le tragique de l’affaire. « Ce serait un conte » écrit Carole mais un conte horrible où la belle princesse se verrait d’abord belle puis laide dans les yeux des princes charmants, en ferait des tonnes pour plaire, finir par s’oublier, ne plus se reconnaître. On est loin des éclats de rire que pouvaient déclencher la simple évocation de ce personnage tragi-comique. Et la langue de Carole est belle, pleine de retenue et de violence exutoire. De poésie, aussi. Stéphanie Hochet Dernier ouvrage paru : Les Infernales, Stock

Lili Riviera est un phénomène de la nature, elle est dotée d’une paire de seins gigantesques, après le passage entre les mains d’un chirurgien esthétique sans scrupule, elle deviendra star mondiale du porno. Sa propre vie lui échappe jusqu’ à la spirale de l’abîme. Autour d’elle gravitent des personnages perdus, fragiles, infectes ou pathétiques, sa propre mère incapable de donner de l’amour ou la plus simple tendresse, un père soumis, veule et médiocre, ainsi qu’un florilège d’individus parasites : amants de passages, chirurgien esthétique, imprésario ; une galerie de caractères emblématiques comme ceux qui hantent la société de la nuit et traduisent si bien une époque. Carole Zalberg s’est inspirée d’un fait-divers réel, son roman est dur et bouleversant, l’écriture est sobre et dépouillée, le style sous un minimalisme apparent tranche comme un scalpel, c’est une quête d’amour qui ne se réalise pas. Carole Zalberg avait déjà publié il y a quelques mois chez le même éditeur, « Chez eux », très beau récit retraçant l’histoire de sa propre mère pendant l’occupation, aujourd’hui avec ce nouveau roman, elle affirme avec une grande maîtrise de l’écriture et un style épuré, lisse de tout détail importun, une sensibilité qui touche au cœur, à l’humanité. Pierre-Alain Lévy.

J’ai lu ce week-end ton roman. Bravo et merci! J’ai beaucoup apprécié la sensibilité avec laquelle tu as abordé ce sujet difficile. Beaucoup aimé aussi la pudeur, la retenue dont tu as fait preuve. Je n’avais pas lu grand-chose sur la vie et la mort de Lolo F., mais je doute que beaucoup aient été aussi respectueuses et intelligentes que cela. Frédéric Mairy

J’ai dévoré Mort et vie de Lili Riviera. J’ai beaucoup aimé ton style très direct et incisif qui laisse la tension s’installer progressivement au fil des pages. J’ai vraiment eu le sentiment que tout au long du roman j’entrais dans l’univers lourd et glauque de Lili sans même m’en apercevoir. J’ai eu le sentiment d’avancer, ou plutôt de m’enfoncer avec elle, ce qui à la fin du roman donne effectivement l’impression que Lili n’a pas eu le choix. Non pas parce qu’elle n’a pas été aimée enfant, non, c’est plus complexe que ça. Je dirais que ça commence par ce mésamour et que ça continue par un faisceau de circonstances et de rencontres (celles-ci étant aussi liées au manque d’amour du départ, d’où cette complexité). Personnellement c’est un type de récit que j’affectionne particulièrement. Je trouve que le sujet est vraiment très intéressant parce qu’encore une fois au travers d’un personnage poussé à l’extrême comme Lili on se pose beacoup de questions sur notre société de l’image et surtout – et pour moi c’est le thème le plus intéressant du livre – sur comment nous nous construisons psychologiquement depuis l’enfance. C’est comme une horlogerie de mécanismes qui seraient mis à jour (parce que mis en exergue par ce côté extrême) dans le genèse de Lili. Lili est un cas à part et en même temps elle est proche de nous par les questions qu’elle se pose, la relation à son corps qui change, son besoin d’amour et sa relation aux hommes. Meme si elle est au final grotesque, ce n’est pas un ovni et il me semble que tu as très bien mis l’accent sur le côté humain de Lili. La petite fille cachée à l’intérieur. Voilà mon impression. Je n’ai pas de réserves (j’ai pourtant cherché !). A nouveau c’est une écriture que j’aime et un thème qui me fascine également. Par exemple j’avais beaucoup aimé Les jolies choses de V. Despentes. Chez toi par contre il n’y a pas de vulgarité (ce qui n’est pas vraiment le cas chez elle !), mais pourtant le message est là, clair et tout aussi cru et la déchéance de la jeune femme est tout aussi bien traitée. C’est comme si Lili courrait après quelque chose qu’elle ne parviendra jamais à rattrapper. Sandrine Lorge

C’est une triste histoire, merveilleusement mise en scène. Ton écriture relève comme dans tes précédents romans des trois E : elle est efficace, épurée, esthétique. Les ressorts psychologiques apparaissent au fur et à mesure d’une vie cahoteuse, pour finir par crisser comme ceux d’un vieux lit sur lequel s’étale tout le poids d’une société, de ses institutions et de son imaginaire. Le fantasme est quelque chose, je pense, de lourd à porter. Seuls, peut-être, les mamelons gonflés à l’hydrogène permettront l’envol plus léger de ces fantasmes balourds. La technique, la technologie, la science, et toutes leurs possibilités façonnent l’imaginaire social comme dirait Castoriadis. Qu’est-ce qu’il en sera dans vingt ans? Je ne sais pas, mais je pense que ton livre, indirectement, pose toutes ces questions. Il est pourtant doux. Doux d’un anéantissement programmé, d’un engourdissement progressif, d’une somnolence humaine qui laisse le lecteur rêveur et révolté. La tragique est présent, les protagonistes ne contrôlent plus la signification de leurs actes. Lili poussée par la « moira ». Pourtant les pages sont douces, dans tous les sens du terme : tant le vocabulaire, la sémantique, que le papier physique du livre sont doux, presque veloutés. Cela crée une alchimie curieuse, comme cette bête de foire immonde qu’est Lili. On ne nommerait pas un monstre Lili. Lili qui sonne si joliment, Lili si frêle, si tendre, vulnérable… Iannis

J’ai lu hier jour de sa sortie, ce nouveau roman où tu livres le meilleur de toi-même. Impression d’une descente aux enfers ou d’une crucifixion. Si Ella, elle a « ce tout petit supplément d’âme », Lili souffre de l’inverse : un déficit d’âme. Elle, ou plutôt l’environnement qui la produit. Car tu décris très bien cette sorte d’horrible déterminisme qui la façonne : famille, « société », ce Marc, âme damnée, ce Cédric qui se brûle lui aussi à la flamme de l’artifice, ce profiteur de Francky, l’abominable docteur Z… Et toujours ton écriture sobre, précise, efficace. L’alternance réussie passé / présent. Tout est joué depuis le début, Lili est déjà morte. L’histoire d’une autopsie, en somme. Un procès verbal. Le mot juste, toujours le mot juste, rien que le mot juste. Et l’émotion s’insinue chez le lecteur, et l’écoeurement, et jusqu’à la culpabilité (en tant que père de deux filles, je me suis vu dans la peau de Bruno, et je n’étais pas fier). J’ai de nouveau songé à Mauriac, et notamment à ce beau titre qu’il disait pouvoir être celui de son œuvre entière : Le désert de l’amour. Oui, l’amour manque à cette femme, à cette mère qui cherche un ersatz en son dieu, à cette famille purement socio-biologique, à ces hommes bouffés par le désir, à cette société plastique… J’ai refermé le livre avec un sentiment de noire tristesse. Petite sœur de Marilyn ? Oui, sans doute, avec autant de souffrance ici que là, autant de distance entre la petite fille et la poupée, entre l’enfant et la putain. Des bombes… et les bombes, ça finit par exploser. Daniel Charneux

Je viens de finir l’histoire de Lili; j’ai aimé, beaucoup, les mots qui font et défont Lili la balladent la trimballent la malmènent et nous la rendent touchante et troublante à la fois le désir venant remplacer l’amour et son manque, les mots à l’image de la chirurgie esthétique la façonnent; merci pour ces moments de lecture. Elisabeth Gattegno

A propos de Chez eux

Anna est une petite fille juive de six ans, petit cœur de douceur, bourlinguée dans une Europe à l’agonie pendant la seconde guerre mondiale, entre Pologne et France, confiée par sa mère aux bons soins d’une famille de paysans de la France profonde, petite Anne Frank en terre d’auvergne. Il lui faut cacher son identité, supputer le danger qui rode, toujours aux aguets. Des paysages qui émeuvent, le chemin de l’école, des copains complices, la dureté de la vie à la ferme chez des paysans à la peau dure et au cœur tendre, la rencontre lumineuse avec l’institutrice Cécile Tournon, Juste parmi les Justes, être de lumière. Carole Zalberg rend hommage dans ce troisième roman à sa mère Anna, elle rend vie par le verbe à une existence longtemps occultée, rarement explicitée, les mots se posent comme une caresse, un hommage affectueux et doux, un geste d’amour. Aussi quand l’écriture est capable de redonner vie et consistance à un passé enfoui, sans emphase rétrospective, avec juste ce qu’il faut d’éclairage, quand l’histoire s’incarne dans les regards, les silences et les petits rien, alors se lève la promesse de l’aube. Pierre-Alain Lévy

« Un récit tout de sobriété et d’émotion contenue » La Présidence de la République En exergue, je pense utile de citer Alphone Esquiros, contemporain de Victor Hugo, qui, en 1851, affirme : « Les pays de montagne sont plus favorables que d’autres au développement de la liberté. Le sentiment de l’indépendance religieuse et politique s’exalte à la vue de ces solitudes inaccessibles . » Comment aborder ce livre intitulé CHEZ EUX ? Ce terme si fréquement employé et si familier prend, comme tous les termes génériques, plusieurs significations : ce peut être « chez des parents, chez des amis » mais aussi « chez des étrangers »… La présentation, sur la quatrième de couverture, indique le sens : EUX, ce sont les enracinés, des paysans de Haute-Loire, qui vont abriter une déracinée. La déracinée, c’est une petite fille qui va vivre une expérience à la fois rude et formatrice. Elle est juive. Mais nous allons découvrir, au fil des pages, que dans ce milieu rural, l’altruisme à la fois puisé dans la lecture de la Bible, prêché par les pasteurs et enseigné à l’école de la République, abolit les barrières artificielles. La rencontre entre cette conscience enfantine et un monde apparemment clos et muet, rivé dans une attitude austère, va transformer le silence du vide en un silence empli de voix et de sollicitude. Juillet 1942, veille de l’invasion de la zone Sud ; n’oublions pas que c’est la guerre et que l’ennemi peut être partout, aux portes du canton de Tence, à 1000 mètres d’altitude sur le plateau oriental du Velay et même plus près, dans les villages voisins, où des défenseurs de la politique de (gouvernement) Vichy observent les faits et gestes et ceux des nouveaux venus en particulier. Mais revenons au livre, au texte : l’écriture est déliée en restant précise, avec une expression poétique permanente, de puissantes images symboliques, une analyse psychologique subtile. La forme et le fond tendent à s’unir étroitement : la mémoire se gonfle de souvenirs et l’on pense à cette phrase de Bergson : « Grâce à la mémoire, chaque état d’âme, en avançant sur la route du temps, s’enfle continuellement de la durée qu’il ramasse ; il fait pour ainsi dire boule de neige avec lui-même. » On accompagne Anna dans chacune de ses pensées, chacun de ses actes tout au long de sa transformation. En effet, elle devient peu à peu solidaire des autres et du monde extérieur ; je cite, page 109 « Ala ferme, en revanche, elle avait atteint un état de présence vide, indolore. Elle était chez eux et y faisait ce qu’elle avait à faire. Or ce soir, dans la beauté des gestes du vieil homme et alors que les quelques mots de la mère Poulou vibrent encore dans l’air, Anna n’est plus indifférente. Elle regarde ces deux-là, le mari et la femme qui jamais ne se touchent, ces deux-là qui sont à cet instant tout ce qu’elle est sûre d’avoir encore, et elle sent s’agiter en elle une chose chaude et molle. » Finesse d’un style féminin : on sent Carole s’identifier à sa mère et devenir la fille d’Ethel ; étonnante fusion que seul l’amour explique. En dehors d’Anna, nous rencontrons chaque personne typée, dans toute la densité de sa présence. Pour illustrer la pertinence de l’observation et de l’analyse, citons, page 91 « Sans cette guerre qui rend plus aiguisées, plus essentielles les choses de sa vie, Anna n’aurait sans doute pas développé ce tempérament fort, presque dur parfois. Avant tout cela, elle était une petite fille gracieuse et timide, vite éblouie. » Mais c’est probablement le rôle fondamental de l’école publique pour Anna que le récit met en évidence par un hommage à l’institutrice ; page 27 « Dans la petite salle de classe où s’entassent des enfants d’âges et de milieux disparates que le conflit a jetés ensemble, Anna n’est plus qu’une élève. Une bonne élève même, que son institutrice apprécie et encourage. C’est le seul endroit qui lui parle d’avenir, lui laisse espérer que cette chose rugueuse qui lui sert désormais d’existence ne sera pas toujours là, à la happer dès le réveil. » Le lecteur a alors l’impression qu’Anna peut désormais se baigner dans le temps, littéralement prendre un bain dans le temps en le dominant ; on dit couramment « profiter du temps ». C’est Cécile Tournon (Lucie Fayard) qui, intermédiaire entre la conscience d’Anna et le monde extérieur hostile au début, contribue à la formation des liens, des passages ; page 29 « …en classe, elle est soudain plus près du ciel libre, échappée en sursis du trou où elle patauge. » et, page 31 « … Oui, désormais, c’est une délivrance… » Dans l’entourage d’Anna, chacun agit positivement à sa façon, aussi bien le pasteur Dutertre (André Bettex) que les alliés plus jeunes et si divers : Adriel, Lisette, Andrée. Madame et Monsieur Poulange, famille d’accueil, finissent eux aussi par manifester affection et intérêt pour Anna. Il m’apparaît personnellement que dans son récit, Carole Zalberg excelle à faire ressortir le pour, le contre et le résultat, c’est-à-dire, la thèse, l’antithèse et la synthèse, tant il est vrai que les réactions humaines et particulièrement celles des enfants, multiples au départ, finissent par s’accorder. Ainsi, l’enfance d’Anna, blessée et détournée au début, va peu à peu s’équilibrer, s’harmoniser, grâce aux présences différentes mais complémentaires ; ceci ressort page 115 « Car cette présence aura été faite de mots, de pensées, de ces choses immatérielles qui demeurent au-delà de la chair. » Pierre Brun, extrait d’une intervention lors d’une soirée consacrée à Chez eux à la mairie du Chambon-sur-Lignon le 2 août 2004

J’ai terminé hier soir Chez eux. C’est un très beau livre, écrit avec beaucoup de justesse. J’y ai vu surtout l’histoire d’une maturation : une petite fille qui grandit en puisant dans les ressources d’une enfance heureuse. Peut-être que si elle n’avait pas connu autant d’amour avant, elle n’y serait pas parvenue. Curieux paradoxe : c’est lorsqu’on a été aimé qu’on parvient à s’affranchir de cet amour, qu’on peut aller voir ailleurs. Comme tu le dis à la fin du roman, Anna retrouve ses parents, c’est une autre petite fille, déjà grande, il n’y a pas de retour possible. Quand on n’a pas été aimé (ou mal), c’est très difficile de faire face, c’est comme si on restait collé à ce qu’on n’a pas eu. Ce livre le dit très bien. Ça fait une très belle histoire, extrêmement prenante et, disons-le, émouvante. (…) ce livre dit de quoi on est fait, même si on n’était pas encore là pour l’entendre. En lisant Chez eux j’y ai retrouvé des choses comme ça. Voilà, rapidement, ce que j’avais envie de te dire à propos de ce livre. Jean-Pierre Gattegno dernier ouvrage paru : Longtemps je me suis couché de bonne heure, Actes Sud

6 réflexions au sujet de « Réactions de lecteurs »

  1. Bonjour, deux mots à la volée en pleine lecture de A défaut d’Amérique (difficile, depuis 2 jours, d’en décoller). D’habitude peu fan de romans, je n’ai rien lu qui m’accroche autant depuis Milo, de David Bosc (lui aussi traducteur, tiens). Heureusement, je vois que vous avez plein d’autres titres… Bon, j’y retourne. Merci!

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *