Chez Eux sélectionné par le comité ado du Salon du Livre et de la Jeunesse 2005

Sélection du Comité Ados janvier 2005, Salon du Livre et de la Jeunesse  Chez eux

Sélection du Comité Ados janvier 2005, Salon du Livre et de la Jeunesse Chez eux

Sélection du Comité Ados janvier 2005, Salon du Livre et de la Jeunesse

Chez eux

Auteur : Carole Zalberg

Éditeur : Phébus

Parution : mars 2004

Quatrième de couverture

La petite Anna a six ans quand elle quitte la Pologne pour la France avec sa mère. Elle ne comprend qu’à demi ce qui se trame autour d’elle mais devine tout de même que la vie ne sera plus aussi belle qu’avant. On est en 1938, puis en 1939. Arrive une guerre. Quelle guerre ? Autour d’elle les grandes personnes parlent des « étrangers », des « Juifs ». Elle ne se sent pas concernée. Mais bientôt il faut se séparer des siens, se cacher – c’est la guerre. On met Anna à l’abri chez des paysans de la Haute-Loire. Des gens qui travaillent dur et ne disent rien. Elle aussi apprend à se taire : à la ferme, à l’école.

Un jour un monsieur à chapeau vient parler devant la classe. Il demande s’il y a des enfants « étrangers ». L’institutrice – elle s’appelle Cécile Tournon – répond que non. Le monsieur à chapeau interroge Anna, qui apprend ce jour-là qu’on ne doit pas tout dire.

Inspiré par l’enfance de la mère de l’auteur, un récit qui refuse résolument les facilités du genre, qui s’oblige à raconter sans tricher, sans appuyer sur la corde de l’émotion. Et l’émotion du coup est là. Nue et crue.

Bio-Biblio

Carole Zalberg livre ici son troisième roman. Le premier Les Mémoires d’un arbre, Le Cherche-Midi, 2002), salué par la critique, avait été remarqué cette année-là par le jury du prix du Premier Roman.

source : http://www.salon-livre-presse-jeunesse.net/A_03_02_15_jan_05_che.php

Chez Eux – Avis de lecteur sur CritiquesLibres

Chez eux de Carole Zalberg

critiqué par Clarabel, le 30 mars 2004 ( – 33 ans)

La note: 8 etoiles

Un roman écrit avec justesse

Ecrit avec pudeur et sans aucune sensiblerie excessive, Carole Zalberg raconte l’histoire de sa mère. Petite fille, celle-ci (Anna, dans le roman) a quitté la Pologne avec sa mère. « Ce pays dont on ne doit plus parler ».

Elles partent rejoindre la France où se sont déjà réfugiés le père et la soeur aînée. La guerre approche, mais l’auteur l’évoque peu. Juste ses soldats qui parlent allemand et font tressaillir sa mère, cet homme qui débarque un jour dans la classe et demande si des enfants étrangers s’y cachent… Bref, le souci premier de la jeune Anna est de survivre dans cette famille de fermiers un peu bourrus. Car la famille d’Anna s’est séparée, par mesure de sécurité. La petite fille est hébergée dans une ferme où elle grelotte tous les matins en se levant, elle aide à soigner les bêtes et préparer les repas. La petite fille n’est pas malheureuse, juste lucide sur cette séparation, bien consciente que ces événements ont fait d’elle une autre petite fille. Autrefois douce et pleine de grâce, elle se rend compte qu’elle s’est endurcie et que ses rêves sont seulement présents la nuit.

L’histoire de « Chez eux » raconte ces quelques années passées à l’abri de la guerre, chez une famille rude en apparence mais bonne dans le fond. La petite Anna grandit, va à l’école où la jeune et jolie institutrice, Cécile Tournon, la prend sous son aile.

Un roman qui rend hommage, très sobrement, à ces gens qui ont pris le parti d’aider les martyrs de la guerre, de sauver et préserver ces enfants loin de l’innommable. Où l’auteur a aussi voulu parler de l’enfance de sa mère -chose dont tous ces enfants ont été privés durant ces années terribles. Et de lui rendre hommage. Tout simplement.

« Elle disait que son histoire était presque anodine au regard d’autres histoires tellement plus tragiques. Elle disait que ce n’était pas la peine d’y revenir. Mais en fait ma mère avait peur. Elle avait peur. »

Une histoire anodine… 7 etoiles

par Bluewitch – Bruxelles – 30 ans – 23 novembre 2004

Un roman qui se lit comme une ballade en campagne. Tout y est simple et vrai, même si cela ne dure pas très longtemps. Une petite histoire dans la grande, racontée sans dramatisme, sans épanchement pour rester au plus proche d’un quotidien qu’il a fallu comprendre et accepter sans en connaitre la raison.

Le quotidien d’une petite fille qui a froid, qui découvre l’absence de caresses et une autre façon d’exister, de combler les manques. Qui se redécouvre sous d’autres regards.

Le quotidien de gens simples qui ont décidé de cacher quelques épis de blés à la faux de l’Histoire…

Les lignes de ce livre sont emplies de l’amour d’une fille pour sa mère, celle qui écrit, celle qui est écrite… Et tout cela résonne de beauté.

Une enfant entre parenthèses 8 etoiles

par Lucien – – 55 ans – 13 juillet 2004

Tous les Juifs d’Europe doivent avoir le sentiment d’être des miraculés. D’avoir échappé par miracle à « l’Histoire avec sa grande hache ». D’où la volonté de dire cet émerveillement quotidien d’être là quand même, et de rendre hommage à ceux grâce à qui l’on est là.

Dans ce bref récit que l’on a peine à qualifier de « roman » (mais qu’est-ce qu’un roman?), Carole Zalberg rend hommage à sa mère, la petite fille intelligente aux lourds cheveux, aux regards vifs, à cette « Anna de Roanne » qui doit la vie au silence de ses condisciples lors de la visite de l’inspecteur aux affaires juives. Cette « enfant entre parenthèses », cette « enfant au destin en suspens » qui ressent au coeur « la blessure du bonheur perdu, sa vie d’avant ».

Un récit simple qui sonne vrai, dans un style classique, clair, je dirais « mauriacien ». Qui réussit, sobrement, à nous donner ce petit frisson des dernières lignes que recherchent les lecteurs. Ce petit frisson pour quoi nous lisons.

source : http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/4918

Chez Eux – Tribune de Genève 2004

Paru dans la Tribune de Genève, 28 juin 2004 (page 11)

Carole Zalberg raconte sa mère

Elle est venue de Pologne en 1938. Anna s’est découvert juive avant d’être placée chez des paysans de France profonde, qui ne lui accordent pas un regard. Cécile, l’institutrice, viendra doublement à son aide … Avec Chez eux, Carole Zalberg s’attaque à un exercice périlleux. Même s’il s’agit de l’histoire romancée de sa propre mère, le sujet semble si rebattu que le lecteur aura l’impression de relire au lieu de lire. Joliment tourné, ce bref ouvrage sait heureusement naviguer autour de ces écueils.

Phébus.