agenda 2015/2016

Le 15 septembre, publication dans l’Humanité de « Nous Vives », pour la série Lire le pays.
Le 24 septembre à 19h30, j’aurai la joie d’être libraire d’un soir à la librairie Charybde. J’y présenterai exclusivement des premiers romans (j’aime défendre les auteurs vivants et on ne peut pas faire plus vivants, ici et maintenant, que les primo-romanciers, n’est-ce pas ?).
Le 26 septembre à 18h, à la librairie La terrasse de Gutenberg, je ferai avec le pianiste et batteur Stan Grimbert​ une lecture de l’extrait publié dans la revue israélienne francophone de mon journal de Tel Aviv, « A la trace » à paraître en intégralité aux éditions Intervalles en janvier 2016.
Le 30 septembre à 19h30, nous présenterons, Pierrette Fleutiaux​ et moi, à la sgdl, la désormais rituelle soirée Premiers romans (je suis cohérente ;-)). Les 5 auteurs (Christophe Boltansky pour « La Cache », Miguel Bonnefoy pour « Le voyage d’Octavio », Eloïse Cohen de Timary​ pour « Babylone Underground », Pierre Deram pour « Djibouti », Christophe Manon​ pour « Extrêmes et lumineux ») participeront à une table ronde animée par notre talentueux complice Pascal Thuot​.
Du 1er octobre au 28 novembre, je serai en résidence à Angers. Le programme est dense, je le repréciserai, mais il y aura notamment le 13 novembre à 19h aux Trois-Mâts une lecture concert de Feu pour feu avec Titi Robin à la guitare et au bouzouq.
Le 20 novembre à 18h30, je serai reçue à la médiathèque de Bourges autour de Feu pour feu, élu par le club de lecture en 2015.
Le 21 novembre, je serai à la librairie Les chemins du livre à Saint Amand en compagnie de Nancy Huston, Cécile Coulon et Marie Sizun.
En novembre toujours, parution dans la revue Harfang d’un entretien et d’une dizaine de textes de chansons.
Le 18 janvier, parution  de « A la trace » aux éditions Intervalles.

« Chez eux » reparaît en Babel le 11 mars

les nouveaux habits de "Chez eux"

Babel

Carole Zalberg

Chez eux

Roman

Ce récit sobre et tendre raconte près de deux ans de la vie d’une fillette juive venue de Pologne en France avec sa famille et confiée seule à des fermiers de Haute-Loire. Un monument de pudeur dressé à la mémoire des enfants cachés de la Seconde Guerre mondiale et de ceux qui les ont aidés malgré les risques.

Elle a grandi dans une belle maison, bien au chaud dans la bulle d’amour qu’entretenaient ses parents, sa grande sœur et la famille élargie. Mais en cette année 1938 la vie de la petite Anna Wajimsky, juive polonaise de six ans, bascule irrémédiablement : il faut d’abord quitter la Pologne, partir se réfugier en France. Et comme bientôt cela ne suffit pas, il faut se séparer, s’arracher à la famille. Anna est alors confiée à un couple de fermiers de Haute-Loire. Elle qui a grandi dans la dentelle et l’affection découvre la rudesse de cette vie à la campagne, la présence bourrue des époux Poulange qui lui adressent à peine la parole, la langue française désormais indispensable qui semble lui résister. Dans ce quotidien difficile, un rayon de soleil : l’institutrice du village qui fera tout son possible pour qu’Anna prépare son avenir, quoi qu’il arrive.

De jour en jour, de semaine en semaine, Anna la petite fleur coupée apprend à survivre loin de ses racines, à braver les tempêtes pour tenter de s’épanouir envers et contre tout. En découvrant la solitude elle acquiert l’autonomie, en apprenant la peur elle cultive l’espoir. Elle quitte l’enfance sans s’en apercevoir, sans imaginer que rien ne sera plus jamais comme avant.

Inspiré par l’histoire de la propre mère de Carole Zalberg, ce récit sobre et tendre dresse un monument de pudeur aux enfants cachés de la Seconde Guerre mondiale et à tous ceux qui, en dépit des risques, leur ont porté secours comme ils le pouvaient, au nom de la dignité et de la solidarité humaines.

Extraits de presse

“Carole Zalberg raconte un fragment de la vie d’Anna – figure de sa propre mère – sans pathos ni fioriture, à l’image de la vie de ces milliers d’enfants un jour arrachés à leur famille, à leur pays et finalement à eux-mêmes.” Sophie Dulin (librairie L’Arbre du voyageur, Paris 5e), Page des libraires

“Un roman digne, aux accents réalistes, qui touche par sa justesse et son ton volontairement sobre sur une enfance brisée, anéantie par l’Histoire.” Éliane Girard, Femme actuelle

“Un récit où les mots nous bouleversent. (…) Nécessaire.” David Foenkinos, Muteen

“Sobriété et sensibilité.” Yannick Pelletier, Ouest-France

“Sous cette écriture aux abords non tranchants, qui coule facilement d’une ligne à l’autre sans jamais changer de mine ni casser son souffle, les passionnés d’Histoire de la Seconde Guerre mondiale comme ceux qui n’ont fait que la frôler trouveront là, étroitement mêlée à l’intime d’un superbe et juste travail de reconstitution, une émotion tout droit sortie du générationnel d’aujourd’hui.” Alexandre Charlyn, Le Mague

“Une écriture sobre et retenue.” Côté femme

“Le style est étonnamment gracile, tout en harmonie et en sensibilité. (…) Un formidable témoignage, empreint de douleur, bardé de pudeur.” Liberté dimanche

“Très beau livre de Carole Zalberg, très émouvant.” Patrick Poivre d’Arvor, Place au livre (lci)

L’auteur

Née en 1965, Carole Zalberg vit à Paris. Romancière et poète, elle a notamment publié L’Invention du désir (Éditions du Chemin de fer, 2010), À défaut d’Amérique (Actes Sud, 2012, prix du Roman métis des lycéens ; Babel n° 1161), Mort et vie de Lili Riviera (Babel n° 1222) et Feu pour feu (Actes Sud, 2014, prix Littérature Monde).

« Chez eux » en Babel en 2015 et collectivement primé

« Chez eux », publié à l’origine par Phébus et épuisé depuis des années, sera repris en Babel par Actes Sud en mars 2015.

article Ouest France

Par ailleurs, le collectif « Qui sont les enfants cachés? Penser avec les grands témoins » dirigé par Nathalie Nathan Zajde et auquel j’ai contribué avec un long extrait de « Chez eux » a reçu le Prix littéraire du Savoir et de la Recherche.

prixdusavoir

 

« Je suis un arbre » présenté (en anglais) dans la sélection internationale White Ravens 2014

(…) In her best book yet, Carole Zalberg sheds light in a sophisticated and empathic way on ambivalent parent-child relationships that have lost their equilibrium. While the text creates no false hopes, it dwells with great intensity on those moments of closeness and love that even then still exist between parent and child. »

Lire la présentation complète là.

Mission Stendhal!

J’ai l’honneur de figurer parmi les 12 lauréats des Missions Stendhal décernées par l’Institut Français. Je passerai donc un mois en Israël au printemps pour un nouveau projet romanesque.

La liste des lauréats 2015

François BON (États-Unis)
Olivier BRUNHES (Canada)
François-Henri DÉSÉRABLE (Italie)
David FAUQUEMBERG (Argentine)
Émilie HERMANT (Italie)
Mohammed HMOUDANE (Maroc)
Emmelene LANDON (Australie)
Simon LIBERATI (États-Unis)
Céline MINARD (États-Unis)
Martin PAGE (Suède)
Vincent RAVALEC (Grèce)
Carole ZALBERG (Israël)

« Le complexe de trivialité » dans Livres-Hebdo

(…) A l’occasion du Forum sur la rémunération des auteurs organisé les 21 et 22 octobre par la Société des gens de lettres (SGDL), sa secrétaire générale, l’écrivaine Carole Zalberg, s’élève contre la vision romantique d’un auteur qui n’aurait pas à frayer avec l’argent.

Lire « Le complexe de trivialité » sur livreshebdo.fr (accès réservé aux abonnés)

Sur le site de la SGDL.

Texte de présentation de la soirée Premiers romans, nouveaux talents du 2/10/14

Histoires de places

Pierrette : Attention. Vous, et vous, et vous. Vous êtes vus. Nous tous, nous avons été vus. Nous sommes entrés dans une boutique, une grande surface, un centre commercial. Nous sommes passés devant un œil, non pas celui d’une caméra, celui-là n’a rien à dire, mais l’œil vivant d’une sentinelle, le plus acéré qui soit, et drôle, et moqueur et profond. Et devant cet œil, quelles bizarres créatures nous sommes ! Nous, vous, eux, tous épinglés, vus, vus…

Carole : Et ce qu’on voit, c’est que chacun cherche sa place, à commencer par Ossiri, l’étudiant ivoirien arrivé sans papiers en France en 1990. Il sera vigile, autrement dit Debout payé, comme son père et tant d’autres avant lui. Et y a-t-il meilleur poste d’observation pour revenir, en brossant le portrait de travailleurs immigrés d’abord désirés puis plus ou moins haïs, sur un demi-siècle de relation entre la France et l’Afrique ? Y a-t-il meilleure place pour épingler les mille et un  effets de notre inconsolable besoin de consommation ? Gauz, à travers des personnages plus vrais que nature, s’y attelle d’une écriture alerte et souvent hilarante – même si le rire se coince parfois dans la gorge –, répond à l’aliénation par l’invention.

Rien, en revanche, n’est à sa place dans Tram 83, de Fiston Mwanza Mujila. Tout déborde, dérape, transpire et s’échappe : sens, sons, sexe et sang. Dans ce bar-bordel d’une Ville-Pays monstrueuse et enjôleuse, l’écrivain dont la langue brasse large, du lyrique au grotesque en empruntant au slam, mais sous acide, fait vivre un monde à la fois codifié et cul par-dessus tête, organise avec gourmandise et un rien de cruauté le chaos planétaire et notre vertige.

Oui, nous allons être bousculés, triturés, malaxés, tabassés, caressés, nous aurons les polices politiques à nos trousses, nous causerons des émeutes, nous serons poète, éditeur, magouilleur, creuseur dans les mines, nous descendrons nos canettes de bière au milieu des filles-canetons, des filles aux seins-grosses-tomates. Fiston Mwanza Mujila fait de Tram 83 le nombril du monde, où la langue se réinvente, où la vie pulse à pleins tubes, c’est chaud, chaud…

Et maintenant c’est froid, froid. On se calme. Beaux quartiers de Paris, un immeuble qu’on appelle le Palais, habité par une Princesse moyen-orientale obèse et triste, par un Prince jouisseur, tyranniques tous deux, très riches, et dangereux.

C’est là que Dusan le Serbe, modeste héros du roman de Bruno Deniel Laurent, L’idiot du palais trouve sa place. De fil en aiguille et de vague cousin en connaissance louche, le voici agent de sécurité. En quelques années, l’homme que rien n’appelle à l’extérieur, vertigineusement corvéable, donc (c’est un prérequis pour l’embauche), y fera son chemin jusqu’à être responsable de La Porte. La place nécessite d’être à la fois l’idiot du titre, sans idées (politiques) , sans jugement (sur le physique et les capacités d’engloutissement et d’inertie de la princesse), sans mémoire (des frasques du prince), et assez vif et subtil pour que, quoi qu’il arrive,  toutes les fourmis  de cette fourmilière qu’est le Palais continuent de remplir leur tâche. Restent à leur place.

Dusan vit dans la peur, dans ce palais ultra-hierarchisé, où les ordres tombent d’en haut comme des couperets… dont il vaut mieux savoir se garer.

Dans une langue qui oscille entre rapport d’activité et chronique grinçante, l’auteur dissèque ce monde clos et ses excroissances. Entre ses lames, le cerveau d’une société malade.

« L’idiot du palais » est une parabole glaçante, parce qu’on la subodore  d’une parfaite justesse.

Dans un pays très chaud, il peut faire très froid aussi. Surtout lorsqu’on est un enfant, un enfant « qui a vu des cadavres ».

Antoine Wauters, avec Nos mères, interroge un autre type de place, celle des enfants face à toutes les figures de la maternité. Avec ce pluriel superbe et génial, tout est dit de l’amour des mères, ambigu parce qu’il attend autant qu’il insuffle, parce qu’il est, dans un même élan, le poison et le remède. Tout est dit aussi d’un petit garçon transbahuté, déplacé de son insaisissable mère biologique à une mère adoptive au cœur miné par un passé d’abus.

Il lutte, cet enfant solitaire et enfermé, s’invente des frères et sœurs à qui parler, des alliés, des semblables, les multiplie. Et multiplie les mères aussi, qui finissent par dérailler toutes, c’est qu’elles ont connu trop de souffrances, Antoine Wauters compose ainsi un magnifique requiem pour les femmes.

Dans son texte rocailleux, explosif et pourtant tendre à pleurer, cette lamentation sans pathos, la guerre occupe finalement toute la place. Ancienne ou présente, larvée ou dévoreuse, toujours étrangère et toujours intime, elle n’est ni décor ni péripétie, mais le monde de l’enfant et de ses mères, avec pour seul refuge, la poésie des pierres, des corps, des mots.

Car l’enfant est aussi une éponge sensorielle, sa vie intérieure se mêle à la matière du monde, devient une matière romanesque étrange et si réelle, ponctuée d’onomatopées « pan, waouh, hop, pan, pan », parce qu’on reste un petit garçon, n’est-ce pas, même quand le monde perd tout sens.

 Alma, la narratrice de L’oubli, est quant à elle à la mauvaise place au regard de l’ogresque Shoah : trop jeune pour l’avoir vécue et légitimement l’évoquer ou la taire, trop jeune même pour être fille de, et, cerise sur le gâteau rance,  issue d’une famille qui a su s’exiler à temps. Ni touchée dans sa chair ni dans celle de sa lignée, Alma est pourtant prise dans cette trame de cauchemar comme une mouche à une invisible toile. Alma n’a rien à voir avec ça (ce marigot, ce gouffre), elle veut jouer, boire et danser.

Elle déambule dans Paris, accrochée à Daft Punk à son pepsi et ses donuts, dérisoires mais pas négligeables doudous au pays du non-sens. Son cerveau mouline non-stop, comme une balle de flipper renvoyée de ci de là, se tortillant pour échapper à l’obsession des nombres tragiques (6 ooo ooo), Alice désorientée errant dans un champ mental où ne poussent que des questions sans réponse.

Elle veut la paix et donc l’oubli. Mais son quotidien futile est hanté. Tout l’agrippe, la rattrape, lui jette au visage le naufrage de l’humanité. L’oubli se révèle impossible et ce roman insolent fait à sa manière hérissée et véhémente, œuvre de mémoire.

 © Pierrette Fleutiaux, Carole Zalberg

« Feu pour feu » coup de coeur de la librairie l’Armitière à Rouen

(…) La lecture du roman de Carole Zalberg ne peut souffrir aucune impasse. Lu en une fois, dans un élan impossible à interrompre, je sors de ces pages émue, éveillée, brûlée par des mots épurés qui transcendent ces thèmes qui me sont chers et me touchent tant : Exil, solitude, l’Ailleurs, le lien du sang et l’attachement aux racines, la difficulté à les transporter en milieu « hostile », la souffrance, l’Amour viscéral d’un père pour son bébé, sa fille, Adama – union sacrée – et le silence comme une ponctuation du livre, de la vie qu’il est si difficile de…vivre ainsi.

Je vous encourage tous à vous saisir de Feu pour feu, qui a tout récemment reçu le prix Littérature Monde Français à St Malo. Il s’agit d’une jolie pièce de verre, tout juste soufflée, fragile, sensible et incandescente. » Hélène Boyeldieu

Le site de la librairie l’Armitière.